Fiche de Synthèse : Les Modes Alternatifs de Règlements Amiables (MARA)
Introduction
- Critiques des juridictions : Lenteur, issue incertaine.
- Avantages des MARA : Souplesse, rapidité, négociation équilibrée.
I. La Conciliation
A. Principe et Définition
- Conciliateur de justice : Auxiliaire de justice bénévole, gratuit.
- Rôle : Trouver une solution amiable à un différend. Peut être désigné par les parties ou le juge.
- Accord : Peut être homologué par le juge pour lui donner force exécutoire.
- Obligation légale (depuis 01/10/2023) : Recours obligatoire à un mode de résolution amiable (conciliation, médiation, procédure participative) avant de saisir le TJ pour litiges ≤ 5 000 € et certains litiges spécifiques (Art. 1528 CPC, Décret du 11 mai 2023).
- Sanction si non-tentative : Irrecevabilité de la demande en justice.
- Exceptions : Urgence, impossibilité de la tentative, indisponibilité du conciliateur (> 3 mois).
B. Champ de Compétence
- Litiges concernés : Vie quotidienne (voisinage, recouvrement petites créances, factures, litiges locatifs).
- Exclusions : Conflits avec l’administration, matières d’ordre public (filiation, autorité parentale).
C. Saisine
- À l’initiative des parties (conciliation conventionnelle) : Saisine par simple lettre/demande verbale au greffe. Le conciliateur convoque l’autre partie.
- À l’initiative du juge (conciliation judiciaire) : Le juge peut désigner un conciliateur. Les parties ont 15 jours pour répondre (sinon le juge procède lui-même à la conciliation).
- Issue : En cas de compromis, constat signé par les parties, déposé au tribunal. Le juge peut donner force exécutoire.
II. La Médiation
A. La Médiation Civile
- Définition : Mode amiable où un médiateur (tiers neutre, formé) aide les parties à trouver elles-mêmes un accord, sans imposer de solution.
- Champ d’application : Familial, civil, commercial, social, consommation (conflits de voisinage, créances, litiges locatifs, droit de visite enfant, etc.).
- Saisine :
- Médiation conventionnelle (extra-judiciaire) : À l’initiative des parties avant toute saisine du juge.
- Médiation judiciaire : Proposée par le juge saisi du litige, avec l’accord des parties.
- Déroulé (si judiciaire) : Le juge fixe la durée (max 3 mois, renouvelable 1 fois). L’instance est suspendue. Le médiateur informe le juge de l’issue. Le juge peut mettre fin à la médiation à tout moment.
- Coût : 1er entretien souvent gratuit. Séances payantes (répartis), sauf aide juridictionnelle ou médiation de la consommation (gratuite pour le consommateur) ou médiation familiale par association conventionnée (barème).
- Issue :
- Accord : S’impose comme un contrat. Peut être homologué par le juge pour force exécutoire.
- Pas d’accord : Les parties peuvent saisir un juge.
- Confidentialité : Essentielle à la médiation.
B. La Médiation Pénale
- Définition : Mesure alternative aux poursuites, initiée par le Procureur (à la demande ou avec accord de la victime).
- Objectif : Réparer le dommage subi par la victime, résoudre le litige par un accord amiable auteur/victime.
- Champ d’application : Infractions peu graves, faits simples et reconnus (injures, menaces, vol simple, dégradations, non-paiement pension alimentaire). Exclut crimes et délits graves.
- Déroulement : Par un médiateur pénal (tribunal, association…). Entretiens individuels puis communs (si accord des parties). Si mineur, participation des parents.
- Issue : Tentative de solution amiable (dommages-intérêts, excuses…). En cas d’échec, dossier renvoyé au Procureur.
III. L’Arbitrage
A. Champ d’Application et Définition
- Définition : Justice privée et payante. Un ou des arbitres (choisis par les parties) tranchent le litige en respectant les principes du droit.
- Recours (volontaire) : Nécessite un accord écrit des parties :
- Clause compromissoire : Prévue dans un contrat avant tout litige.
- Compromis d’arbitrage : Conclu après la naissance du litige.
- Fréquent en commerce international (rapidité, discrétion).
B. Rôle de l’Arbitre (comme un juge)
- Jugement en Droit ou en Équité :
- En droit : Applique strictement la loi.
- En équité (amiable compositeur) : Rend la sentence la plus équitable selon les intérêts en présence (si les parties le décident).
- Sentence arbitrale : A autorité de la chose jugée entre les parties.
- Force exécutoire : Nécessite une ordonnance d’exequatur délivrée par le tribunal judiciaire.
- Appel de la sentence : Possible devant la Cour d’appel, sauf renonciation des parties.
- Recours en annulation (si renonciation à l’appel, ou pour certains motifs graves) : ex: arbitre a statué sans convention, tribunal arbitral irrégulièrement composé, non-respect du contradictoire.
Rôle du Législateur (Conciliation) : Favoriser la résolution amiable pour désengorger les tribunaux, offrir une solution plus rapide et potentiellement plus satisfaisante pour les parties, notamment pour les “petits litiges” (≤ 5000€) où une procédure judiciaire complète peut sembler disproportionnée. L’obligation de tentative vise à institutionnaliser ce réflexe amiable.