Fiche de Synthèse : Les Sûretés Conventionnelles et Légales

Introduction

I. Les Sûretés Conventionnelles (issues d’un contrat)

A. La Caution (Sûreté Personnelle)

  1. Définition : Contrat par lequel un tiers (caution) s’engage envers un créancier à exécuter l’obligation du débiteur principal si celui-ci est défaillant.
    • Caractéristiques du contrat de cautionnement :
      • Unilatéral (seule la caution s’engage envers le créancier).
      • Solennel (écrit, mentions manuscrites spécifiques).
      • Accessoire (lié à un contrat principal ; dette principale doit être valable). Engagement de la caution ne peut excéder celui du débiteur.
      • Gratuit ou onéreux (selon si caution rémunérée : ami/famille vs banque/société de caution).
      • Personne physique ou morale.
    • Après paiement, la caution est subrogée dans les droits du créancier et peut faire une action récursoire contre le débiteur.
  2. Conditions de forme :
    • Doit être expresse (ne se présume pas).
    • Information préalable de la caution dans certains cas (crédit conso/immo).
    • Contrat écrit obligatoire.
  3. Conditions de fond :
    • Consentement non vicié.
    • Contenu certain et licite (étendue de l’engagement connue, proportionnée au patrimoine de la caution).
    • Capacité de la caution.
  4. Durée de la caution :
    • Terme fixé : Contractuelle. Couvre dettes nées avant le terme.
    • Terme non fixé : Durée de la dette garantie. Résiliation unilatérale possible à tout moment (pour l’avenir). Renouvellement du cautionnement nécessaire si tacite reconduction du contrat principal.
  5. Exécution et Principes :
    • Exigibilité : Dès que la créance principale est exigible (sauf clause contraire).
    • Bénéfice de discussion (caution simple) : La caution peut exiger que le créancier poursuive d’abord le débiteur principal.
    • Bénéfice de division (caution simple, si plusieurs cautions) : Chaque caution n’est poursuivie que pour sa part.
    • Caution solidaire : Renonce aux bénéfices de discussion et de division. Peut être poursuivie directement pour la totalité de la dette.

B. Les Sûretés Réelles (Un bien est en garantie)

  1. Le Gage
    • Contrat : Remise d’un objet mobilier corporel ou d’une valeur au créancier pour garantir une dette (ex: prêt d’argent).
    • Peut être avec ou sans dépossession.
    • Porte sur bien existant ou futur.
    • Publicité : Registre spécial au greffe du TC pour opposabilité aux tiers.
    • Exécution : Si paiement, radiation. Si impayé, créancier gagiste peut faire vendre le gage aux enchères publiques et a un droit de préférence sur le prix.
  2. Le Nantissement
    • Sûreté conventionnelle portant sur un bien meuble incorporel (FDC, fonds artisanal).
    • Permet au créancier d’avoir une garantie sans que le débiteur soit dépossédé.
    • Publicité : Inscription au RCS (greffe du TC) dans les 30 jours pour opposabilité.
    • Portée limitée : Concerne certains éléments du FDC (clientèle, dénomination, enseigne, droit au bail, matériel si expressément prévu). Ne couvre pas stocks, créances clients, immeubles.
    • Droits du créancier nanti :
      • Droit de préférence : Payé en priorité sur le prix de vente/liquidation du FDC.
      • Pas de dépossession : Débiteur conserve usage du fonds.
    • Durée : Inscription valable 10 ans, renouvelable.
  3. L’Hypothèque
    • Droit réel conféré à un créancier inscrit sur un immeuble. Permet de faire vendre l’immeuble et d’être payé par préférence ou de se faire attribuer l’immeuble en paiement.
    • Constitution : Par le propriétaire, nu-propriétaire, usufruitier.
    • Forme : Acte notarié.
    • Publicité : Inscription au service de la publicité foncière.
    • Droits du créancier hypothécaire :
      • Droit de préférence (sur le prix de vente de l’immeuble).
      • Droit de suite (suit l’immeuble en quelques mains qu’il passe).

II. Les Sûretés Légales : Les Privilèges

A. Privilège du Vendeur de Fonds de Commerce